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Transaction : Droit de préemption du locataire et rôle déterminant de l’agence immobilière

Lorsqu’un propriétaire décide de vendre un logement occupé, le locataire en place bénéficie d’un droit de préemption lui permettant d’acquérir le bien en priorité. Ce mécanisme juridique vise à protéger le locataire en lui offrant la possibilité de devenir propriétaire de son logement. L’agence immobilière joue un rôle clé dans le respect de cette prérogative légale, en assurant une communication transparente et en guidant les parties tout au long du processus.

Comprendre le droit de préemption du locataire

Le droit de préemption du locataire est encadré par les articles 15-II et 10 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs. Ce droit s’applique dans plusieurs situations, notamment lors de la vente d’un logement vide occupé par un locataire. Le propriétaire doit alors proposer en priorité la vente du bien au locataire, en respectant des conditions strictes de forme et de délai.

Lien vers la loi : Article 15-II de la loi du 6 juillet 1989

Les obligations du propriétaire et le rôle de l’agence immobilière

Notification au locataire : Le propriétaire, souvent par l’intermédiaire de l’agence immobilière, doit notifier au locataire son intention de vendre le logement. Cette notification doit être faite par lettre recommandée avec accusé de réception ou par acte d’huissier. Elle doit contenir le prix et les conditions de la vente. Cette notification a pour but de mettre fin au bail et de permettre de vendre le bien libre de toute occupation si le locataire bien sur n’exerce pas son droit de préemption. Attention cette notification pour être valable doit être faite au minimum 6 mois avant la date d’échéance du bail.

Délai de réponse : À compter de la réception de cette notification, le locataire dispose d’un délai de deux mois pour faire connaître sa décision. S’il accepte, il dispose de deux mois supplémentaires pour réaliser l’acte de vente, ou quatre mois s’il sollicite un prêt.

Respect des conditions : Si le propriétaire modifie ultérieurement le prix (notamment s’il a trouvé un acquéreur à un prix plus bas que le prix proposé au locataire) ou les conditions de la vente, il doit notifier à nouveau le locataire, qui retrouve son droit de préemption (le délai dès lors qui lui est accordé ne serait plus que d’un mois au lieu de deux mois).

Le rôle déterminant de l’agence immobilière

L’agence immobilière est un intermédiaire essentiel dans cette procédure :

Conseil juridique : Elle informe le propriétaire de ses obligations légales et veille à ce que la notification soit conforme aux exigences légales.

Communication transparente : Elle facilite les échanges entre le propriétaire et le locataire, en s’assurant que les informations sont claires et complètes.

Sécurisation de la transaction : En respectant scrupuleusement les étapes légales, l’agence protège le propriétaire contre les risques de contestation ultérieure de la vente.

Les conséquences en cas de non-respect du droit de préemption

Le non-respect du droit de préemption du locataire peut entraîner la nullité de la vente. Le locataire lésé peut saisir le tribunal pour faire valoir ses droits. Le propriétaire peut alors être contraint de proposer à nouveau le bien au locataire, voire de lui verser des dommages et intérêts.

L’expertise de Thomas Bertoglio

Thomas Bertoglio, Notaire à la Chambre des Notaires de Paris, explique :

“La loi dite « Elan » est venue apporter un certain nombres de règles à respecter quant à la purge du droit de préemption du locataire en place, il convient pour le vendeur dès son projet de mise en vente décidé de s’interroger et de solliciter l’agence immobilière et son notaire afin d’étudier collégialement la situation au cas par cas pour ne pas commettre d’erreurs et s’assurer que le bien puisse valablement être mis en vente au profit d’un nouvel acquéreur.”

Bonnes pratiques pour les agences immobilières

Formation continue : Se tenir informé des évolutions législatives pour conseiller au mieux les clients.

Documentation précise : Conserver des copies de toutes les communications et notifications envoyées au locataire.

Accompagnement personnalisé : Expliquer clairement au propriétaire et au locataire les étapes du processus et leurs droits respectifs.

Sources complémentaires

ANIL (Agence Nationale pour l’Information sur le Logement) : Le droit de préemption du locataire

Chambre des Notaires : Le droit de préemption du locataire en cas de vente

Conclusion

Le droit de préemption du locataire est une étape cruciale dans la vente d’un logement occupé. L’agence immobilière, en tant que professionnelle, a la responsabilité de veiller au respect de cette procédure pour assurer une transaction sécurisée et conforme à la loi.